Une lycéenne de Fays défend les droits des enfants
Mercredi 28 mars, 13 lycéens du Rhône ont participé au concours d’éloquence organisé par l’UNICEF pour la défense des droits des enfants dans le monde : droit à la santé, droit au respect en tant que fille, droit à l’éducation…
Ci dessous le discours de la représentante pour le lycée Faÿs, Jade LAURENT, qui a choisi le thème de la malnutrition.
1…2…3…4…5. Un enfant âgé de moins de dix ans vient de mourir. Mais pourquoi ?
Dans les pays en cours de développement, la majorité de la population souffre de malnutrition. En effet, sans accès aux ressources alimentaires, les enfants n’ont pas un apport suffisant d’éléments nutritifs indispensables à leur bon développement. Et par conséquent, de graves maladies se génèrent. Ils peuvent en perdre la vue, ou la vie.
A l’inverse, dans les pays développés, pour la majorité des enfants, la sécurité alimentaire n’est plus une menace depuis plusieurs années ; bien qu’il reste encore des exceptions sur ces territoires. Mais n’oublions jamais que, suite à la guerre, la malnutrition demeurait encore dans notre pays, il y a deux ou trois générations en arrière. C’était la génération de mes arrières-grands-parents, de vos grands-parents ou de vos parents, c’était il y a vraiment pas si longtemps que ça. C’est à nous désormais d’aider ceux pour qui la sous-alimentation est encore un réel problème, que ce soit dans notre pays ou dans les pays étrangers.
Aujourd’hui, des problèmes d’obésité chez les enfants sont de plus en plus fréquents, en Australie ou au Mexique par exemple, et certains en meurent aussi. Alors comment pouvons-nous imaginer qu’un enfant meurt toutes les cinq secondes du fait d’un manque de nourriture quant à l’inverse d’autres meurent d’obésité ?
Manger est un droit, oui. Mais au délà de ça, manger c’est vivre. Alors pour toutes ces “petites” choses qui, finalement, sont indispensables à la vie, on ne devrait pas les considérer comme des droits. On devrait créer une catégorie spéciale pour toutes ces petites choses qui finalement sont bien plus que des droits. Chaque enfant devrait pouvoir venir au monde en ayant l’assurance de pouvoir manger ; car manger, c’est vivre. Et malheureusement, la réalité est tout autre vu que, encore en 2018, un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes.
Faisons des dons, des manifestations, des missions humanitaires, faisons tout ce qui est possible d’être réalisé par 7 milliards de personnes afin de sauver l’avenir. Un jour, un copain m’a dit qu’agir seul, c’était ridicule. Mais attendez, le ridicule a-t-il déjà assassiné quelqu’un ? Si le manque de nourriture tue, le ridicule, lui, ne tue pas. Alors je préfère prendre le risque d’être risible en tentant de vous expliquer l’impossible, plutôt que de m’éclipser derrière ce genre de clichés.
Car, mesdames et messieurs et ceux qui ont mon âge, je vous laisse le soin de comprendre que ce copain n’est pas une personne qui agira en faveur de tout ces enfants. Et croyez moi, ce n’est malheureusement pas le seul. Mais ce n’est absolument pas en tenant ce genre de propos que nous sauverons leur avenir. Car qui ne tente rien n’a rien.
A ce moment là, j’ai compris que si le monde se mobilisait, on pourrait créer l’énergie la plus forte que nous n’aurions jamais rencontrée. C’est cette force qui touchera tellement de gens autour de nous et qui les influencera. C’est comme ça que nous devons sauver des pays comme la Namibie ou l’Ethiopie de la malnutrition. Notre passage sur terre est infime, mais derrière nous il y a un avenir. Et l’avenir, ce sont les enfants du monde. C’est l’héritage que nous devons leur laisser. C’est ainsi que notre mémoire restera dans les actes de ceux et celles que nous aurons inspirés sur des modes divers et variés.
Et je finirai par dire que, notre silence, c’est notre complicité. Personnellement, je refuse d’être complice d’une telle catastrophe. Et vous, que choisissez-vous ?
Avant toutes choses, je vais vous proposer une petite expérience. Regardez votre enfant, yeux dans les yeux. Remémorez vous tous les bons moments que vous avez passez avec lui puis comptez jusqu’à cinq. Et après ces cinq secondes, imaginez ne plus jamais le revoir de votre vie entière. Alors ? Accepteriez-vous un tel cauchemar ? Evidemment non. Sachez qu’il y a des mères, des pères, a qui l’on ne demande pas juste d’imaginer le pire, car le pire arrive et la vie de leur enfant leur est arrachée.
Mon propos n’est pas de vous dire que vous êtes coupables, mais que nous devons agir, tous. Et je suis intimement convaicue que vous, et moi, et lui, et elle, et eux, nous pourrons changer le monde quand nous aurons décidé d’agir. Mais en attendant, notre silence tue des enfants qui ont pourtant le même droit que nous, celui de manger. Nous sommes criminels malgré nous.
Alors continuons ce combat essentiel et agissons. Mais agissons vite, parce que la vie n’attend pas, et que depuis le début de mon discours, environ 45 enfants de moins de dix ans sont morts des conséquences de la malnutrition.